Les guerres d'opium
Afin de réduire son déficit commercial avec la Chine, au début du 19e siècle, le Royaume-Uni favorise la culture du pavot au Bengale qu’il exporte par la suite en Chine, au port de Guangzhou. Le Royaume-Uni espère encourager l’usage de l’opium chez la population chinoise pour que celle-ci importe plus de drogues auprès des marchands britanniques.
La première guerre de l’opium
Ce trafic est toléré jusqu’en 1839, l’empereur Daoguang (道光帝) décide d’éradiquer le commerce de l’opium, au grand dam des Britanniques. Sous le mandat de Lord Melbourne, le Royaume-Uni déclare alors la guerre à la Chine. Face aux attaques des troupes britanniques, la Chine est forcée de négocier et le 29 août 1842 est signé le Traité de Nankin, le premier des Traités Inégaux entre la Chine et les puissances occidentales. En plus de lourdes indemnitées de guerre versées par la Chine, l’île de Hong Kong est cédée à la couronne britannique, et plusieurs ports sont ouverts aux marchands anglais qui y jouissent de l’exterritorialité. Les ressortissants américains et français reçoivent des avantages similaires en 1844. Commence ainsi « le siècle de l’humiliation ».
La seconde guerre de l'opium
La Seconde Guerre de l’Opium débute après un incident impliquant le navire « Arrow » en octobre 1856 dans la baie de Hong Kong. Les Britanniques attaquent alors plusieurs forts chinois. Les Français se joignent à eux suite à l’exécution d’un missionnaire au Guangxi, une province qui n’était alors pas ouverte aux étrangers. Après avoir occupé Guangzhou, les troupes anglo-françaises débarquent près de Tianjin. Est alors signé le Traité de Tianjin (Tientsin). De nouveaux ports sont ouverts aux Britanniques, aux Français, aux Américains et aux Russes. Les activités des missionnaires étrangers sont autorisées sur tout le territoire chinois, et la Chine est obligée de légaliser les importations d’opium.
Malgré cette signature, de nouveaux incidents éclatent près de Tianjin en juin 1859 aux forts de Taku et connaît la défaite des troupes anglaises. L’été suivant, une armée anglo-française débarque une nouvelle fois près des forts de Taku qu’elle capture rapidement, puis marche vers Beijing. Plusieurs membres de la mission diplomatique britannique menée par Harry Parkes sont arrêtés et certains sont exécutés. Les troupes anglo-françaises entrent alors à Beijing en octobre 1860. Pour se venger du traitement infligé aux membres de la mission diplomatique britannique et aux prisonniers occidentaux, Lord Elgin, ambassadeur extraordinaire britannique en Chine, ordonne la destruction de l’Ancien Palais d’Eté.
La Seconde Guerre de l’Opium se termine le 18 octobre 1860 par la signature de la Convention de Pékin. Selon ce « traité inégal », le commerce de l’opium est légalisé et les missionnaires étrangers reçoivent le droit d’évangéliser et d’acquérir des propriétés en Chine. Des indemnités importantes sont versées aux Britanniques et aux Français. Les Britanniques reçoivent la péninsule de Kowloon, au nord de l’île de Hong Kong, et les Russes obtiennent des territoires en Mandchourie extérieure. Enfin, les Occidentaux peuvent commercer à Tianjin et sur l’île de Shamian à Guangzhou.
D’autres traités imposés par les puissances occidentales à la Chine seront conclus dans la seconde moitié du 19e siècle.